CAMP-FESTIF - Les GRANDS ÉVÉNEMENTS
Page créée le 27 avril 2018


 À propos de ce XIIIème Centenaire

 
     Ce que la presse dans son ensemble, titrait le 7 juillet 1958 :
 

Grandioses, inoubliables !

Plus de cinquante mille personnes ont vécu, les 5 et 6 juillet 1958, ces deux journées mémorables !

 
     Saurait-on dire aujourd’hui, comment ces fêtes ont été décidées et surtout par qui et comment elles furent organisées.
     Pour mémoire, rappelons que le 13 juin 1954, sous l’impulsion de Georges Lanfry, un Congrès scientifique de grande ampleur, marquait à Rouen le XIIIème Centenaire de l’Abbaye de Jumièges (654-1954), en clôture, une messe pontificale était célébrée dans les ruines de l’Abbaye, redevenant exceptionnellement, après deux siècles d’absence, un lieu de culte, et de recueillement.

     Deux années plus tard, le 1er juillet 1956, sous l’impulsion de Daniel Banse président de l’Association des Amis du Vieux-Fécamp, se déroulait à l’Abbaye la translation des coffres contenant les restes des Ducs de Normandie Richard Ier et Richard II, dans le caveau préparé en la chapelle Saint-Thomas où se voit maintenant la pierre tombale.

     Cette cérémonie avait été précédée le 22 juin 1947 par une journée historique en l’honneur des Ducs de Normandie Richard Ier et Richard II, dont les restes avaient été retrouvés en 1942. Fêtes grandioses dont les cérémonies religieuses et officielles avaient été suivies d’un important cortège historique dans les rues de Fécamp.

     Il est vraisemblable que ces cérémonies, à la gloire des Abbayes normandes, aient inspiré André-Pierre Le Grand, président-directeur général de la Bénédictine, pour que Fécamp honore, à son tour, son abbaye créée en 658, qui va devenir treize fois centenaire en 1958.

      Cette opération de mécénat va se préparer, pendant une période “trouble” de notre histoire : On peut se rappeler, qu’après la chute du gouvernement de Félix Gaillard le 15 avril, la crise parlementaire a duré 28 jours, et c’est seulement le 12 mai qu’est formé le gouvernement Pflimlin. Mais hostiles à ce gouvernement, réputé favorable à une solution négociée avec le Front de Libération Nationale (FLN), les Européens d'Alger partisans de l'Algérie française, qui ont formé dès le 9 un comité de vigilance, déclenchent une insurrection en vue d'établir en métropole un gouvernement qui défendrait leurs intérêts.
Le 13, le ministère de l'Algérie est envahi par les activistes qui créent un comité de salut public présidé par le général Jacques Massu. Le général Raoul Salan, commandant en chef de l'Algérie, se solidarise avec eux (15 mai), tandis que d'autres comités de salut public se constituent en métropole. Les généraux Massu et Salan font appel au général de Gaulle qui, aux yeux d'une part croissante de l'opinion et des milieux politiques, apparaît bientôt comme le seul recours. Bien qu'il ait obtenu la confiance du Parlement, Pierre Pflimlin démissionne le 28 mai, et le président René Coty demande au général de Gaulle de former le nouveau ministère, qui est investi le 1er juin.”[1]
     À Fécamp bien sûr, cette situation est également préoccupante, de plus Gustave Couturier maire depuis 1929, est assez souvent discrédité, la raison principale : son âge ! Il est vrai qu’il est maintenant dans sa 93ème année, et que l'on est à moins d’un an du scrutin pour le renouvellement de l’équipe municipale l’opposition s’organise.

     Cette ambiance, bien que morose et tourmentée, n'aura apparemment pas affectée les préparatifs de notre “Grande manifestation”, pour laquelle un comité d’organisation, sous la houlette du mécène André-Pierre Le Grand, vice-président des Amis du Vieux-Fécamp, avait été constitué,  présidé par Jean Lemaître, également membre de cette Association, il exerce depuis plus de vingt ans, selon ses dires : mon activité journalière dans le cloître de l’Abbaye, dans cette abbaye où je suis organiste depuis 30 ans.[2]
      Ce binôme va organiser de “main de maître”, avec la municipalité, également “partie prenante”, ce grand événement. La partie liturgique et sacrée, pour les uns, et de leur côté, les animations et inaugurations, qui n’attendaient que ça ! pour les autres. Les commerces locaux, vont redoubler d’imagination, pour honorer la “vieille dame” treize fois centenaire.
      Sur le parcours annoncé du cortège, les vitrines des quartiers concernés vont se transformer avec un lifting médiéval, Le Bail va “ressusciter sa porte”. Le culte profane va rejoindre le culte sacré ; le Grand Cortège Historique, compléter de ses fastes, la Messe Pontificale.  Les Autorités Militaires et Civiles vont s’associer aux Primats et autorités religieuses. Et profitant de la venue de tous ces dignitaires et autorités, les dernières réalisations sociales de la municipalité Couturier, vont être inaugurées.
 
     Le sommaire ci-après permettra de revivre tous les événements d’un riche programme : qu'on en juge : Grand-prix de Peinture, Conférence, Jumelage, Réception des personnalités, Messe pontificale, Inaugurations, Remise de distinctions, Messe d’actions de grâce, Déjeuner officiel, Cortège historique, et clôture merveilleuse avec le Grand spectacle en nocturne près de l’Abbatiale.
 

On peut ainsi dire aujourd'hui, 60 ans plus tard, que Fécamp a bien vécu deux journées mémorables !
 

     Nous terminons en rappelant, qu’auprès de M. André-Pierre Le Grand œuvrait un comité local d’organisation, dirigé par Jean Lemaître que secondaient Raymond Acher ; Marcel Auvray ; Émile Delamare ; Émile Engel ; Adrien Fleury ; Roger Guéroult ; Pierre-André Le Grand ; Pierre Lossois ; Marcel Pochez ; Jules Rolland ; Maurice Thénard.


[1] D’après : Crise du 13 mai 1958 (Encyclopédie Larousse) 
[2] Jean Lemaître : dans Rouen cité des arts, … précisons qu’à cette époque, ce qui restait du cloître adossé à l’Abbatiale, avait été converti en une série de bureaux affectés au Service du Ravitaillement pendant la guerre et, après à la Sécurité Sociale.