Journal de Fécamp 17 mars 1914
L’Aviateur Poiré à Fécamp
Une nouvelle déception pour la population fécampoise.
Mais l’aviateur reviendra en Avril !
L’aviateur Poiré, dont on a vanté, avec raison d’ailleurs, les rares qualités d’adresse et de sang-froid, était attendu impatiemment à Fécamp. Malheureusement, le mauvais temps, disons plutôt la tempête, a empêché notre visiteur de se livrer aux acrobaties annoncées et d’effectuer le moindre vol.
Bien que la soirée de samedi ait été particulièrement mauvaise, la matinée de dimanche semblait promettre une bonne journée. C’est dans cet espoir que Poiré, parti du havre le matin, vers neuf heures, piqua droit sur notre ville où il arrivait sans incident, quelques minutes plus tard.
Le bruit de l’arrivée de l’aviateur Poiré fut vite connu en ville et malgré un temps menaçant, une foule nombreuse gagna, dès 2 heures, la côte de la Vierge. À deux heures et demie, il y avait là près de quinze cents à deux mille personnes, parmi lesquelles de nombreuses notabilités.
Un service d’ordre avait été organisé. Il était assuré par les agents de la police locale, les gendarmes de Fécamp, que renforçaient ceux des brigades voisines et un détachement des brigades à cheval de l’arrondissement du Havre.
Malheureusement, à ce moment, la bourrasque redoubla d’intensité. Le temps se couvrit et bientôt, une pluie abondante se mit à tomber. Stoïques, les curieux patientaient jusqu’à trois heures et demie. On voulait espérer qu’une accalmie se produirait, permettant au vaillant pilote de donner satisfaction à la population. Cet espoir ne se réalisa pas et la foule, désappointée, se retira, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, et sans se livrer au moindre incident.
- L’appareil détérioré
L’aviateur Poiré qui, à son grand regret, n’avait pu donner satisfaction, dimanche, à la foule des curieux accourus sur l’aérodrome, devait connaitre d’autres ennuis en notre ville. En effet, comme il n’existe pas de hangar sur l’hippodrome, l’aviateur dut laisser son Farman en plein air et attaché à une clôture en fer des tribunes. C’est là que recouvert d’une bâche, l’appareil devait passer la nuit, mais il fallut compter avec la bourrasque.
Dans une saute de vent, le biplan fut soulevé de terre et renversé. Les avaries sont sérieuses et nécessiteront de coûteuses réparations ; on parle de plusieurs milliers de francs. Le biplan de Poiré à été démonté dans la matinée d’hier, et transporté à la gare, d’où il a été dirigé sur Paris.
L’aviateur a déposé une somme de mille francs à la recette municipale, annonçant son retour en avril vraisemblablement. Les tickets pris dimanche, pour avoir accès sur le terrain, seront valables ce jour-là. Le public est donc instamment prié de les conserver.
Journal de Fécamp 22 mars 1914.
-L’Aviateur Poiré : il reviendra le Dimanche 3 Mai.
L’aviateur Poiré ne se décourage pas. Malgré la malchance qui s’est attachée dimanche dernier à l’exhibition projetée et bien que son appareil à été gravement détérioré, puisque les réparations ne lui coûteront pas moins de 2 500 francs, il fait savoir qu’il se propos de revenir à Fécamp le dimanche 3 mai.
Nous souhaitons sincèrement que le soleil, cette fois, soit de la fête. Que le public fécampois ne se décourage pas non plus !
Rappelons que les cartes d’accès sur l’hippodrome, distribuées dimanche dernier, seront valables ce jour-là.
Au 3 mai, la revanche !
Journal de Fécamp 30 avril 1914.
L’aviateur Poiré ne viendra que le 21 mai.
On annonce officiellement que l’aviateur Poiré ne viendra pas dimanche prochain donner l’exhibition d’aéroplane retardée par suite du temps déplorable du 15 mars.
C’est le jeudi 21 mai, jour de l’ascension – jour tout à fait choisi pour un aviateur – que l’excellent pilote accomplira ses prouesses aériennes.
Gardons bien jusque-là les billets pris le 15 mars. Les fécampois devront sacrifier le 21 mai leur promenade traditionnelle et favorite à Étretat.
Journal de Fécamp 12 mai 1914
L’Aviateur Poiré
Il ne viendra à Fécamp qu’en Juillet ou en Août
Contrairement à une note que nous avons publiée, l’aviateur Poiré nous fait savoir qu’il ne pourra donner son exhibition dimanche prochain à Rouen, car il doit partir en hâte pour Saint-Pétersbourg afin de remplir un engagement que ses managers croyaient résilié. De même, il a fait savoir à la mairie de Fécamp que pour la même raison, il ne pourrait venir le 21 mai. Il viendra, dit-il, en juillet ou en Août.
Ce sera une attraction de plus pour la saison balnéaire.
Poiré (ou Poirée) ne pourra, finalement pas honorer son contrat avec les fécampois, - La “Grande guerre” va faire de lui un héros. Il se reconvertit ensuite, pilote d'essai pour le constructeur Caudron.
Le 14 novembre 1922, le Grand Prix des avions de transport est le théâtre d'un terrible accident qui va causer la mort d' Alphonse Poiré, chef-pilote des avions Caudron et ses deux mécaniciens Courcy et Bovillier.
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