Rodolphe Louis, conclue ainsi :
Ce jour du 11 Novembre, on apprenait aussi que cinq valeureux soldats fécampois avaient été l’objet de très belles citations pour leur vaillance au combat.
C’étaient MM. Eugène le Grand, sous-directeur à la Bénédictine, capitaine au 222e Territorial d’Infanterie, Commandant la 8e Compagnie, cité à l’ordre du 2e bataillon de ce régiment.
René Gilles, Lieutenant d’Infanterie, objet d’une 4e citation à l’ordre du Corps d’armée
Gaston Delaune, demeurant 16 rue Bailly, croix de guerre pour citation à l’ordre du 289e R.I.
Emile Deneuve, Caporal, a été cité pour la seconde fois à l’ordre du jour (ordre de la Brigade)
Jean Prentout, aspirant au Groupe Cycliste d’une division d’Infanterie. Citation à l’ordre de la Division.
D'autres, beaucoup d'autres n'ont eu, hélas ! qu'un hommage posthume, nous en avons dénombré 456, dans un ouvrage paru en 1920 :
LE LIVRE D'OR des SOLDATS FÉCAMPOIS
TOMBÉS AU CHAMP D'HONNEUR
Morts pour la France
L'introduction de ce livre fut confiée à Georges Normandy (pseudonyme de Georges Charles Ségaut), ami de Jean Lorrain, nous en publions queques extraits :
Ce Livre d’Or ne doit rien aux horsains, le trop modeste maître fécampois André-Paul Leroux a dessiné sa couverture. Les imprimeurs Durand, - les “Plantin”de Fécamp, - l’ont fait composer et tirer dans leurs ateliers. Et André-Paul Leroux, comme M. L. Durand, comme moi-même, hélas ! avons deux fois le pathétique devoir de rendre hommage aux héros de notre cité natale, puisque, tous trois, nous comptons comme eux des frères ou des fils.
.......... Dans l’œuvre magnifique qu’ils ont su accomplir au milieu de circonstances telles que les siècles passés n’ont rien vu d’approchant, il ne peut y avoir aucune distinction de clases. Chacun a fait son devoir à la place qui lui fut assignée. Devant la marée de de flamme et d’acier qu’il fallut endiguer en pleine tourmente, il n’y eut plus de petites individualités, plus de médiocrités périssables ; il n’y eut qu’une sorte de germination universelle et spontanée, portant en elle tout l’avenir du monde civilisé. Peut-on négliger dans un arbre séculaire les radicelles et les brindilles sans compromettre sa santé et par conséquent nuire à sa splendeur ?
Penchez-vous sur ces pages soigneusement dépouillées de tout grandiloquence et de toute littérature. Lisez cet interminable palmarès de plus de quatre cents noms. Considérez attentivement les visages qui s’y trouvent et qui vous ferons deviner ceux qui ne s’y trouvent point. Imaginez l’angoisse du renoncement fait par ces jeunes gens à tous leurs rêves - leurs rêves de vingt ans ! – à toutes leurs affections, à tous leurs espoirs – à la joie de vivre de sentir et de penser, - et essayez d’empêcher votre cœur de se serrer et vos yeux de s’embrumer devant ces beaux yeux clairs !
Ils ont tous fait ce qu’ils devaient faire, - simplement.
Ils ont pris place, d’emblée, parmi ces humanités dont Jean Revel, le plus grand prosateur normand vivant, a dit “qu'on les exalte rien qu’en les signalant”
Ils ont été les rédempteurs de leur patrie. Ils ont réparé les mortelles erreurs des générations qui les précédaient immédiatement, ........
......... Réfléchissez sur leur biographie. Les fécampois ont partout fait la guerre avec lme sang-froid, la pondération et le bon sens qui caractérise notre race. Nos meilleurs écrivains ignorent la redondance. Corneille, même dans ses élans les plus fougueux, ignore le déséquilibre, et nulle bavure ne dépare les plus éclatantes pages de Flaubert.
Nos morts ont effectivement accepté l’impitoyable loi de bellone qui ensemence la vie sur les champs de carnage. L’un d’eux, au moins, l’a dit avec quelques précisions : le lieutenant Oswald de Léché qui écrivit avant de mourir à Liévin :
Qui que tu sois, ô guerre…………….............
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Moi, je veux seulement célébrer ta beauté
Je veux montrer à tous ta puissance magique,
Qui mûrit nos esprits et transforme nos cœurs !
Ils ont été, intégralement, les fils de la vieille “Normandie policée qui fut l’une des provinces les plus florissantes de la France contemporaine.
Ils ont été, intégralement, les fils de la vieille “Normandie policée qui fut l’une des provinces les plus prospères de la France contemporaine.
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Ce texte nous apprend également, qu'un monument “Aux Morts” est en cours d'études.