CAMP-FESTIF - Les GRANDS ÉVÉNEMENTS
     Dessin d'André-Paul Leroux pour la couverture du Livre d'Or des Soldats Fécampois Tombés au Champ d'Honneur
Page créée le 17 mars 2018    



    Le dimanche 17 novembre a lieu une grande manifestation patriotique au cimetière. Elle est présidée par la Société des Anciens Combattants que préside M. Bernieau, M. Favro en étant vice-président. Ses membres avaient voulu marquer la signature du glorieux armistice du 11 novembre par un solennel hommage aux morts de la Grande Guerre.


     Un très imposant cortège est formé à 10 heures sur la place de la mairie. Les agents de police ouvrent la marche devant le drapeau des Anciens-Combattants. Deux mutilés portent une couronne dont le ruban tricolore porte l’inscription suivante : “les Combattants de la Grande Guerre aux Camarades tombés au Champ d’Honneur”.
 

     L’écusson glorieux de Verdun surmontait la grille du cimetière décoré de drapeaux, d’oriflammes et d’écussons tricolores. Au monument des “Victimes du Devoir” des mats vénitiens supportent une banderole sur laquelle on lit :
 

“Gloire aux Martyrs de la patrie”.

 

     Le président Bernieau monte alors sur la dalle du monument pour prononcer son discours dont voici quelques extraits. :
 

     “L’armistice est signé. Gloire aux armées de la République ! Gloire aux Alliés qui, de leur sang mêlé au nôtre ont scellé une amitié éternelle ! Grâce à nos soldats, le monde est aujourd’hui libéré de l’horrible cauchemar. La guerre est finie, la victoire est aux peuples libres ! Paix à tous les hommes de bonne volonté !”
 

      Après avoir rappelé l’humiliation de 1870 et le guet-apens de 1914, après avoir dit la douleur des opprimés, le président dira encore :
 

     “Réjouissons-nous pour nos enfants, réjouissons-nous pour tous ceux qui dans cette guerre sanglante, sont tombés en combattant avant de pouvoir saluer l’heure de la revanche, avant de pouvoir entrer dans la Terre promise de la victoire, réjouissons-nous, pour nos Morts !”
 

      “Nos Morts ! c’est à eux qu’au milieu de l’allégresse nationale – allégresse immense et pourtant recueillie – doivent aller nos meilleures pensées et notre éternelle reconnaissance. Si nous avons salué tous les ouvriers de la Grande Guerre, honorons surtout les héros qui ont payé de leur vie le salut de la France et la libération de l’humanité !”
 

     “Adressons, avec le généralissime des Armées françaises, un souvenir ému aux morts dont le sacrifice nous donna la victoire. Qu’ils reposent en paix, puisque leur héroïsme n’a pas été vain et que l’immortalité de la France est faite de tous ces morts et de toutes ces tombes.
 

     “Mais honorer les soldats tombés au champ de gloire, ce n’est pas seulement leur adresser l’hommage de nos fleurs et de nos discours, c’est obéir à leur volonté posthume, c’est conserver en nos cœurs leur image toujours présente, c’est raffermir nos âmes par le culte sacré et vivifiant de leur souvenir. Dans la tâche redoutable qu’il nous reste à accomplir, pour que la France de la Paix soit digne de la France et de la Victoire, que ceux-ci restent à jamais nos guides et nos maîtres !”
 

     Au retour, personnalités et anciens combattants se dirigèrent vers l’Abbaye, où, sur la prescription de S.E. le Cardinal Dubois, archevêque de Rouen CLIC, devait être chanté un “Te-Deum” d’Action de grâces. M. le chanoine Prévost, curé-doyen, présidait cette cérémonie, assisté de M. l’abbé Cauvin, vicaire, en congés de convalescence.
 

     Au cours de son sermon, M. le Doyen dira :

 

“Aujourd’hui, nous pouvons dire et chanter bien haut,
“Ce jour de gloire est arrivé”.

“Oui, gloire et merci à Dieu.

“Gloire aux nations alliées.

“Gloire et merci à nos chefs.

“Gloire et merci à nos soldats, 

“Gloire et merci à tous ceux s’étant dévoué par charité.”
 

                                                                                                                                                                                  Rodolphe Louis 10 novembre 1961