À six heures un quart, un banquet de 1 300 couverts est servi dans la nouvelle salle des expéditions, qui avait reçu par les soins de M. Pierre Le Grand, une décoration florale admirable. Cette fois encore les 1 300 convives trouvent aisément les places qui leur sont réservées et cela grâce à l’organisation parfaite qui a présidé a ce banquet comme elle avait d’ailleurs présidé à toutes les cérémonies de la journée.
Le coup d’œil de la salle est vraiment splendide. De nombreuses dames en ravissantes toilettes y assistent et c’est un charme de plus. Le repas est servi par M. Brizou, pâtissier à Fécamp, qui continue les traditions de son prédécesseur, M. Lemaire et qui, avec la collaboration du maître-queux de l’hôtel de France de Rouen, M. Dupas, a su composer et réaliser un menu parfait de tous points. On aura une idée de l’importance de cette partie …. culinaire si nous disons qu’il a été nécessaire de dépecer 110 kilos de saumon, 90 poulardes, 100 langoustes, une soixantaine de gigots et un poids formidable de filet de bœuf !
Le service est fait avec toute la rapidité désirable et rien ne vient altérer la bonne humeur des convives qui font honneur à ce succulent repas.
À l’heure des toasts, M. Watel-Dehaynin, président du conseil d’administration, rend un hommage ému à la mémoire du fondateur, M. Alexandre Le Grand, “qui est”, dit-il “le vrai triomphateur de cette journée”. Il évoque également le souvenir de M. Fernand Le Grand, trop tôt disparu, et celui de l’éminent sénateur qui fut, pendant si longtemps, président du conseil d’administration, M. Raoul Ancel.
M. Marcel Le Grand, directeur technique, remercie M. Watel-Dehaynin des paroles aimables qu’il vient d’adresser à sa famille. Lui aussi reporte tout le succès de cette journée sur la mémoire de son père. Il boit enfin à la clientèle de la Bénédictine, à ses agents, à ses employés, à ses ouvriers et ouvrières.
Au nom des sénateurs présents, M. Brindeau félicite la famille Le Grand qui a su donner un bel exemple de travail personnel et de labeur suivi. MM. G. Ancel, député ; Servain, président du tribunal de commerce ; Constantin, vice-président de la Chambre de commerce ; de Las Cazes, au nom des actionnaires, et plusieurs autres orateurs prennent tour à tour la parole.
Chacun de ces toasts est chaleureusement applaudi et, à 9h.45, le banquet prend fin au milieu de l’allégresse générale.
La Soirée. – Le Feu d’Artifice
Dans Fécamp, la circulation est intense. Les trains ont amené pendant toute la journée de nombreux visiteurs et, ce soir, la foule se porte plus particulièrement dans la rue Théagène-Boufart sur laquelle se trouve la façade des établissements de la Bénédictine.
Cette rue a, d’ailleurs, reçu une décoration lumineuse de toute beauté. Ce ne sont que cordons de lampes multicolores et arcs de triomphes lumineux qui forment une immense et rutilante voute de feu. L’fret est splendide.
Le temps est agréable. Peu à peu la foule a envahi la digue-promenade, le quai Bérigny et la jetée sud, et, à dix heures, un feu d’artifice, tiré avec un plein succès sur la côte de la Vierge par la maison Maurice Duchemin, de Rouen, vient mettre fin à cette journée de fêtes splendides qui laisseront à tous un souvenir agréable et profond.
Journal de Rouen : 8 juillet 1913FÉCAMP. Le Banquet de samedi soir.
M. Gaston Sorel, pâtissier-cuisinier à Fécamp, nous signale que sur les 1 300 convives qui assistaient au banquet offert samedi soir par la Bénédictine, il avait été chargé, pour sa part, d’en servir cinq cents qui furent satisfaits.