Pour suivre, l'exposé ci-dessous, nous informe sur les raisons qui ont amenées à la création de ce Musée, de sa composition, de son organisation et de ses espoirs !
Messieurs,
Le désir de M. Ernest Le Borgne était que le Musée aux éléments si divers et si intéressant qu’il avait formés chez lui, au cours de son existence, pût, un jour à venir, servir à l’instruction de la jeunesse. Soyez certains, Messieurs, que tous nos efforts tendront à réaliser cette belle pensée.
Nous nous proposons de bien définir chacun des objets qu’on nous a confiés, de les bien classer et de les accompagner d’explications sommaires et générales capables d’en rendre la compréhension simple et profitable à tous. Mais cette tâche ne peut être accomplie que peu à peu et au cours des temps.
Que nos mandataires, et je ne les ai pas tous nommés, soient bien persuadés qu’en acceptant les dépôts qu’ils nous ont remis, nous avons conscience des devoirs qui nous incombent. Nous nous efforcerons d’être à la hauteur de la tâche que nous avons assumée.
Mais vous, Monsieur le Maire, Messieurs les Conseillers municipaux, vous qui nous avez si aimablement aidés jusqu’ici, ne croyez pas que nous soyons résolus à ne plus troubler votre quiétude. Non ! Nous vous demanderons plus encore que vous nous avez accordé.
Bien que détenteurs, à l’heure actuelle de pièces que nombre de villes plus importantes que la nôtre nous envieraient, nous vous proposons de devenir possesseurs de tant de richesses que, dans un avenir, nous l’espérons prochain, vous désirerez vous-mêmes que tous ces biens fussent remis entre vos mains, car ils ne sont qu’en dépôt temporaire entre les nôtres.
Vous tiendrez à l’honneur, Messieurs, de réserver à vos collections un cadre plus vaste que le nôtre et capable de recevoir d’autres manifestations de l’activité humaine.
Si nous avions les locaux nécessaires, nous voudrions, en plus d’une section d’archéologie, de géologie, de minéralogie, de numismatique et de céramique, dont nous avons déjà des éléments puissants à l’heure actuelle, nous voudrions y joindre une section de conchyliologie, dont nous avons par ailleurs les matériaux constituants.
Ne serait-il pas également fort intéressant, Messieurs de reconstituer sur des mannequins, le costume des femmes, des hommes et des enfants du temps passé, ainsi que les scènes de la vie familiale ?
La faune et la flore terrestre et marine, représentées comme cela se fait ailleurs par un spécimen de chaque espèce, formerait une section d’histoire naturelle locale qui ne laisserait pas que d’être appréciée.
Il existe dans Fécamp des collections ethnographiques déjà promises à notre musée ; celles-ci une fois groupées, feraient je vous l’affirme, messieurs, une très bonne figure et présenterait un gros attrait.
Enfin noblesse oblige, avec les modèles de bateaux, anciens et récents, qu’il serait aisé de réunir à Fécamp, nous pourrions avoir un petit musée naval fort curieux.
Ces locaux existent, Messieurs, ceux qui sont capables de réunir de telles collections, ils sont déjà admirablement agencés et tout prêts à les recevoir et…. Ils ne sont pas loin d’ici ! Mais … ce n’est ni le jour, ni l’heure, non plus que notre rôle, d’insister sur cette question.
Nous espérons cependant bien voir le rêve que nous caressons se réaliser dans un avenir pas très lointain, pour le plus grand bien de nos enfants, de toutes les classes de la société, et cela grâce à votre entremise, Messieurs.
Monsieur le Maire,
Nous vous sommes tout particulièrement reconnaissants de l’urbanité et de la bienveillance inlassables avec lesquelles vous voulez bien toujours accueillir les demandes de notre Société.
Voudrez-vous lorsque, avec vos collègues du Conseil municipal, vous aurez parcouru les salles de notre Vieux-Logis, voudrez-vous en votre qualité de Maire de la ville de Fécamp et de Président d’honneur de notre Association, déclarer ces salles désormais ouvertes au public ?
Une fois cette déclaration faite par vous, Monsieur le maire, dès aujourd’hui, nos concitoyens seront admis à visiter les collections de notre musée.
Puissent nos enfants y puiser les éléments utiles à l’élévation de leurs cœurs et de leurs esprits. Puissent-ils en devenir de plus en plus aimants de leur petite, mais très belle patrie, si glorieuse dans son passé.
Qu’ils viennent ici s’imprégner du désir de rendre leur cité plus prospère encore, en poursuivant l’effort si fécond, accompli par leurs pères.
Que l’exemple du passé et du présent les inspirent et les incitent à se montrer dignes de leurs devanciers. En agissant aisi, ils contribueront à rendre plus belle et plus forte également leur grande patrie, la France !