Sur l’air de : la Bonne Aventure…..

Accourez, sages et fous,
Un cortège immense
Pour votre plaisir à tous,
En ordre s’avance…
Qu’ils soient sérieux, plaisants,
Ses sujets sont ravissants :
C’est la cavalcade
O gué !
C’est la cavalcade !

Des trompettes, des hérauts
Marchent à sa tête
L’ombre du roi des farauds,
Près d’eux se projette ;
Vrai, ce grand tambour-major,
C’est bien l’être le plus fort
De la cavalcade
O gué !
De la cavalcade !
 
Dans un beau char décoré
D’attributs splendides,
Sous un bonnet diapré,
Des ophicléides
Pistons, trombones et cors
Donnent leurs plus beaux accords
A la cavalcade
O gué !
A la cavalcade !
 
Le Temps, vieilli par les ans,
Sur un cadran marque
Le retour du doux printemps,
Et là se remarque
Chérubins et papillons
Chantant avec les grillons :
C’est la cavalcade
O gué !
C’est la cavalcade !
 
Ce n’est point un épicier,
L’enchanteur illustre ;
Micromégas, le sorcier,

Redore son lustre ;
Digne suppôt de l’enfer,
Il change le bois en fer
A la cavalcade
O gué !
A la cavalcade 
 
Il fait plus, voyez enfants,
De ses deux muscades,
Il tire des éléphants !...
S’il veut, des cascades
Jailliront de son cerveau :
C’est un spectacle nouveau
Pour la cavalcade
O gué !
¨Pour la cavalcade !
 

Votre bourse atteignez doc
Avec diligence
Des pauvres voici le tronc
C’est pour l’indigence
Que nous demandons ici ;
Et qui vous dira merci ?....
C’est la cavalcade
O gué !
C’est la cavalcade !
 
Je suis loin d’avoir tout dit :
De l’Agriculture
Vous verrez sans contredit
Le char de verdure ;
Sur un trône est là Cérès,
Bergers et bergères auprès,

A la cavalcade
O gué !
A la Cavalcade !
 
Mais arrivons aux chansons
Par où tout commence
Des Muses, vrais nourrissons,
Vous faites silence ;
Il nous faut céder le pas
A la Femme à barbe…hélas !
Quelle cavalcade
O gué !
Quelle cavalcade

Le cordon bleu du sapeur,
Près de la Patrouille ;
Béranger te fait-il peur ?
Non : “L’esprit se rouille,”
Nous dit ton ombre en ces lieux
Faisons raison des faux-dieux
A la cavalcade
O gué !
A la cavalcade
 
Vite il nous faut oublier
L’affreux pied qui r’mue ;
C’est trop nous humilier,
Ici qu’on le hue ;
La foule est là pour juger,
Chantez-nous du Béranger
A la cavalcade
O gué !

A la cavalcade !
 
Paillasse, Roger-Bontemps
Sont de la famille ;
Ménétrier qu’en son temps
J’ai, sous la charmille,
Vu marquer un lo-lan-là
Près de Frétillon est là….
Oh ! la cavalcade
O gué !
Oh ! la cavalcade

Mais quel est ce charlatan
A la voix sonore ;
Est-ce de l’orviétan,
Messieurs, qu’il s’honore
De vendre pour tous les maux ?
Nous voguerons dans ses eaux.
A la cavalcade
O gué !
A la cavalcade !
 
Mon quatorzième couplet
Veut, sans hyperbole,
Vous montrer au grand complet
Sur une gondole
L’équipe napolitain
Venu d’un pays lointain
Pour la cavalcade
O gué !
Pour la cavalcade !

 
Mais une douce senteur
Traverse l’espace ;
Votre œil investigateur
Couve un char qui passe ;
Un Niçois, jeune et galant
Cueille des fleurs en allant
A la cavalcade
O gué !
A la cavalcade !

Quel est cet affreux bossu ?...
Sur un vrai théâtre,
De son propos décousu,
La foule idolâtre
A s’en tordre vraiment rit ;
Polichinelle est marri.
Gai la cavalcade
O gué !
Gai, la cavalcade

Avec son ami Pierrot,
Chez nous il travaille,
Pour que le pauvre à son pot
Une poule baille ;
Oui, c’est par la Charité
Qu’il se dit commandité
A la cavalcade
O gué !
A la cavalcade !

Enfin de beaux cavaliers
Mêlés au cortège,
Dans ce jour, à vos deniers
Livreront un siège.
Du succès, comment douter
Quand on entend répéter :
Viv’la cavalcade
O gué !
Viv’la cavalcade !
 

 Extrait du programme officiel. Archives privées famille Durand