1885 – Constitution par MM. Réaux, Delaune, Victor Houlbrèque et Eugène David, de la Société de secours mutuels l’Union des Ouvriers et Employés de Fécamp, fondée le 1^er juin de la même année, le premier bureau était constitué de :  M. A. Corneille, président ; MM. A. Chancerel et V. Cauchois, vice-Présidents ; Leroux, Houlbrèque, David, trésoriers ; E. Dalençon et M. Durand, Secrétaires. Cette société a pour but entre autres de fournir aux membres participants les soins du médecin et les médicaments du pharmacien en cas de maladie, ou accidents…, de leur payer une indemnité pendant la durée de leur maladie, d'aider les sociétaires sans emploi à trouver du travail, etc...

     À sa création, son siège social, se situait rue de la Cascade. Après dix années d’existence, la capacité de ce premier local était devenue complétement insuffisante. Devant cette situation, MM. Marcel Le Grand, alors président de la Société, et René Gayant, administrateur, ont la générosité de proposer, la construction d’une salle de réunions pouvant contenir facilement un millier de personnes.

     Réalisée en 1896 sur les plans de Camille Albert, elle sera édifiée à quelques pas du premier local, 15 rue de l’aumône, sur l’emplacement de la maison de “la veuve Poindefer” brocanteuse, qui avait été détruite par un incendie le 14 février 1891. L’Union pouvait alors abandonner son premier local, que suivant un mot charmant prononcé au banquet d’inauguration du dimanche 23 août 1896 au soir, “la société de secours mutuels pourrait appeler le grenier de sa jeunesse.” CLIC pour voir les pages consacrées à l'inauguration.

Mosaïque située en façade au fronton. 

Le descriptif de ce bâtiment nous est donné dans l’édition du 24 août 1896 du Journal de Fécamp, par son rédacteur en chef, Charles Durand :


     “En façade sur la rue de l’Aumône, tout près du passage à niveau du chemin de fer, la nouvelle Salle de l’Union attire tous les regards par son élégance, sa maçonnerie légère et coquette, en briques de deux tons, les trois larges baies de la façade, la menuiserie délicieusement découpée de sa frise peinte en vert, sa toiture quadrilatérale en tuiles et, derrière, une belle lanterne vitrée et ajourée couvre la salle des réunions.
     “En entrant, on se trouve d’abord dans un large et haut vestiaire, dallé de mosaïque, de chaque côté duquel ont été réservées deux petites salles pour le service des malades et des inspecteurs.
      “On a placé dans le vestibule, à droite et à gauche, les plaques de marbre, où sont gravés les noms des membres bienfaiteurs de la Société. Puis à main droite, un vaste escalier, en massive menuiserie, monte à l’étage où se trouve, sur toute la largeur du bâtiment, éclairée par la triple baie de façade, la chambre du conseil d’administration et du bureau, dominant la grande salle de réunions avec laquelle correspond au moyen d’une porte vitrée, en balcon.
      “Revenus au rez-de-chaussée, du vestibule nous accédons directement dans cette salle, abondamment éclairée d’en haut, par le plafond en lanterne, et qui rappelle à merveille les grands salons en entrepont à bord des transatlantiques.
     “Les meilleurs éloges sont dus en même temps à ceux qui dont l’intelligente initiative et le bon goût ont présidés à cette construction, et aux entrepreneurs qui l’ont réalisée, parmi lesquels nous citerons : MM. A. Lemonnier, veuve Hariel et fils, V. Houlebrèque, Lieurey-Couture, Fontaine, Morice, Pascal Auber, Emile Lemire, P. Leroux, Bachelet, Colin, M. Gilles, etc.”

      Pour l’inauguration, le 23 août 1896 Paul Dussaussoy (1860-1909) député du Pas-de-Calais, donne une conférence sur les sociétés de secours mutuels et la législation. 

Puis après, chaque année, la société y célèbre sa fête, et organise des conférences et des spectacles de bienfaisance, citons les premiers :
Le 23 mai 1897 Conférence de Gustave Cunéo d’Ornano (1845-1906), Député de la Charente sur La Famille ;
Le 30 octobre 1898 Conférence de M. P. Le Marois, avocat sur Les retraites ouvrières ;
Le 18 novembre 1900 Conférence de Henry Vermont, président de l’Emulation Chrétienne de Rouen, (on lui doit l’élaboration de la loi de 1898 sur Les sociétés de secours mutuels), les Unions mutualistes ;
Le 6 décembre 1900 : Conférence Nationaliste par Henry Ferrette (1869-1933) député de la Meuse et Jacques Cailly ;
Le 3 février 1901 Concert au profit de la Goutte de Lait, par l’Harmonie de la Bénédictine ;
Le 20 décembre 1901 Conférence Raoul Ancel sur Mutualité et collectivisme, etc….

     Mais également …

Le 27 novembre 1908 : Theodore-Marie Botrel (1868 – 1925) poète breton et sa femme se font entendre dans une salle bondée de spectateurs, ils se feront entendre une seconde fois, le 19 février 1910.
Le 5 avril 1908 : Pour la première fois on représente à Fécamp le drame de la Passion de l’abbé Moreau de Tours. La salle de l’Union est trop petite, à chaque représentation qui fut donnée, les 5, 8, 12 et 15 avril, puis les 30 août, 2 et 6 septembre. Tous les artistes étaient des jeunes gens et jeunes filles de la ville......