Concours musical et Concours de manœuvres des pompes de Fécamp
Dimanche après-midi, 4 juillet 1926
L’exposition du matériel d’incendie.
L’exposition du matériel, qui avait lieu de 9 h. à midi, dans la vaste enceinte formée par le garage de MM. Rouen et fils, présentait un coup d’œil fort curieux. M. le commandant Ronsiaux n’a pas caché sa satisfaction et des diplômes ont été décernés aux exposants.
Est-il besoin de dire que chaque société présentait une pompe à bras réglementaire. Le matériel et l’outillage de premier ordre des importantes compagnies de Saint-Ouen et de Saint-Denis faisaient l’admiration de tous.
Le commandant Ronsiaux, président du concours et de l’Union départementale des sapeurs-pompiers de la Seine-Inférieure, d’accord en cela avec les membres du jury, a attribué l’appareil extincteur “Unic” de 25 litres, portable à dos, au corps des sapeurs-pompiers de Fécamp.
Le concours place de l’Hôtel-de-Ville
Le grand concours de manœuvres d’autopompes, d’autoporteurs, d’échelles aériennes et de pompes à bras, qui a eu lieu au début de l’après-midi, sur la place de l’Hôtel-de-Ville, présentait un intérêt tour particulier. Pendant que durèrent les différents exercices en plein air, la foule resta très dense.
Les autopompes, porteurs d’échelles aériennes des groupes Saint-Ouen et Saint-Denis firent sensation. À signaler tout particulièrement le matériel à descendre les sinistrés que possède le corps de Saint-Ouen. La compagnie de Saint-Denis est dotée d’un casque respiratoire, d’un ventilateur pour aération des caves et sous-sols après extinction, dont on devine les avantages extrêmement précieux. Il convient de noter les sauvetages effectués à dos d’homme, et les impressionnantes descentes du 3e étage à l’aide de la grande échelle. Des fleurs ont été remises aux commandants des corps de Saint-Ouen et de Saint-Denis.
Le défilé
À 16h., commençait, route de Rouen, le rassemblement des différentes sociétés de musique et compagnies de sapeurs-pompiers. Il y a lieu de féliciter les organisateurs, les membres du jury et les sociétaires, l’horaire a été, dans son ensemble, très respecté. Une foule, qu’il est impossible d’évaluer, se pressait sur tout le parcours prévu pour l’itinéraire. Aux balcons des maisons, se forment des groupes sympathiques. Soudain le défilé commença, il durera plus de de deux heures.
Au moment où le cortège débouchait non loin de la mâture, le matériel de la compagnie des sapeurs-pompiers de Fécamp prit la direction du quai de la Marne, suivi par la motopompe du corps de Draveil, des autopompes et des autoporteurs d’échelles aériennes. À cet endroit, devait avoir lieu, en effet, la manœuvre-épreuve.
Les grandes échelles furent aussitôt dressées, les tuyaux déroulés et tous les engins mis en mouvement. Soit à terre, soit sur échelles, les sapeurs-pompiers braquèrent leurs lances et ce fut une avalanche d’eau. Le défilé groupait 16 corps et 400 hommes.
L’autopompe Quirline remarquée à l’exposition du matériel était présente. L’étaient également les trois motopompes de Fécamp, l’autopompe et les autopompes porteurs de grandes échelles des compagnies Saint-Ouen et Saint-Denis. Les résultats obtenus furent concluants.
Le morceau d’ensemble
Une tribune avait été dressée place Thiers. Les différentes personnalités de la ville et les membres du jury y prenaient place pour entendre le morceau d’ensemble “Gouraud” de Frédéric Sali, pas redoublé, avec tambours et clairons. Mille exécutants sont, à ce moment, massés autour du groupe Sicard. La baguette de chef est en excellentes mains, puisque c’est le sympathique directeur de la Lyre Maritime, M. Paul Faucon, qui dirige les différentes sociétés. La place est noire de monde. L’exécution est particulièrement brillante, mais les applaudissements, ont à peine cessé de crépiter que déjà s’élevaient les premières notes de la “Marseillaise”, que l’on écoute avec le respect dû à notre hymne national.
La soirée
À 8 h., un diner officiel réunissait, dans les salons de l’hôtel Canchy, les membres des différents jurys. À la table d’honneur avaient pris place MM. Louis Caron, maire, Julien Jouette, président de la société commerciale des fêtes, le commandant Ronsiaux, M. Schmidt, les organisateurs, etc., etc..
Le repas fort bien servi et qui fait honneur à l’hôtel Canchy, fut empreint de la plus franche gaieté.
À l’heure des toasts, M. le maire prit le premier la parole pour exprimer sa satisfaction.
La journée, dit-il a été bien remplie. M. Caron félicite les deux jurys, la société commerciale des fêtes et son distingué président, M. jouette, sans oublier ses collaborateurs.
M. Jouette exprime sa reconnaissance à M. le maire, à la municipalité de Fécamp, au conseil municipal, à la chambre de commerce, au conseil général, aux différentes sociétés, à leurs dévoués commissaires, à la presse d’information et musicale, à la société bénédictine, à tous les souscripteurs et, d’une façon plus générale, à toutes les personnes qui ont collaboré au succès de cette excellente journée. M. Jouette a un mot particulièrement aimable pour M. Schmidt, et pour le commandant Ronsiaux dont le savoir et la compétence sont reconnus de tous.
M. Schmidt se défend de vouloir prononcer un discours, mais il tient à souligner le mérite des membres organisateurs en même temps qu’il remercie M. le Maire et M. Jouette de leur extrême cordialité.
Le commandant Ronsiaux fait un rapide exposé de certaines graves questions intéressant les corps de sapeurs-pompiers, et il dit sa gratitude à la société commerciale des fêtes, au commandant honoraire Rouen, au capitaine Houlbrèque dont la tâche a été particulièrement lourde. Il termine en disant tout le plaisir qu’il a pris à passer la revue des hommes et du matériel de nos magnifiques compagnies.
Source Journal de Rouen du 7 juillet 1926 - Archives départementales de la Seine-Maritime